Devenir Product Designer freelance : ce que j’aurais aimé savoir avant de me lancer
Il y a 6 ans (👀), fraîchement diplômée en tant que cheffe de projet multimédia, je me suis lancée dans l’aventure freelance. Pas d’agence, pas de CDI. J’avais 22 ans, une bonne dose d’envie et ce besoin viscéral de piloter mes propres projets et de choisir avec qui et comment je travaille.
Je savais que ce chemin serait semé d’embûches, mais je n’imaginais pas à quel point il me ferait grandir — professionnellement et personnellement. Aujourd’hui, j’ai envie de partager ce que j’aurais aimé entendre à mes débuts, pour celles et ceux qui envisagent de devenir freelance en UX/UI design.
Freelance, pourquoi ce choix de statut ?
Honnêtement, j’avais du mal à me projeter au sein d’une agence. J’aime travailler seule, et je pense que l’idée d’entrer dans une entreprise m’intimidait un peu. Dans mon idéal, je m’imaginais travailler sur des projets choisis, avec cette liberté de gérer la relation client, l’organisation, et la création.
- 🌈 La diversification des projets et des tâches : un jour je bosse sur une refonte de dashboard, le lendemain sur une landing page ou je collabore sur un Design System…Impossible de s’ennuyer.
- 💸 La maîtrise de sa valeur : fixer ses tarifs, les revoir à la hausse au fil du temps et de son expérience.
- ✨ La liberté de choisir ses collaborations : privilégier des missions complètes en Product Design — de la recherche utilisateur aux prototypes — et travailler avec des clients inspirants dans des secteurs très variés.
Mais cette liberté a ses limites.
Rien n’est jamais acquis : il faut chercher ses missions, négocier ses contrats, jongler entre la créativité et la gestion administrative. (j’ai choisi le portage salarial pour m’aider à gérer cette partie, mais j’en parlerai plus en détail dans un prochain article).
Et même si on est prestataire, on peut aussi faire face à des situations complexes : conflits internes, pression “hiérarchique”, intimidations…
Je dis souvent qu’être freelance, c’est comme changer d’entreprise tous les 3 mois : si vous travaillez en mission pour des clients en intégrant leurs équipes (PM/PO, devs, autres designers), il faut s’adapter rapidement, comprendre la culture de l’entreprise, les process, les outils… bref, s’intégrer vite et bien, et ce à chaque fois.
Trouver ses premiers clients : entre plateforme et réseau
Au début, c’est souvent l’inconnu total. J’ai testé plusieurs choses :
- Les plateformes comme Malt : elles permettent de tester son positionnement, d’obtenir ses premières missions & avis et d’observer ce qui se fait. Il est cependant important de bien se situer (niveau d’expérience etc.) pour définir un TJM le plus juste pour soi et le plus cohérent.
- Le réseau et le bouche-à-oreille : ma première mission est venue suite à une recommandation d’une autre Product Designer; et c’est souvent comme ça que ça démarre : une recommandation externe (ancien collègue, connaissance freelance etc.). Je trouve l’entraide et le réseau hyper important, alors on hésite pas à échanger avec d’autres designers, à recommander, ou bien à partager des offres sur lesquelles on ne peut pas se positionner.
- Parler de mon métier autour de moi — amis, anciens collègues, LinkedIn — ne pas sous-estimez pas l’impact que peuvent avoir vos proches et autres réseaux : on peut vous découvrir via ces autres canaux et cela peut potentiellement aboutir à des recommandations ou propositions de missions.
👉 Conseil clé : ne sous-estime jamais le pouvoir des recommandations. Un client satisfait peut devenir ton meilleur ambassadeur.
Gérer son activité : entre design et stratégie
Être freelance, ce n’est pas juste ouvrir Figma et concevoir des interfaces. C’est aussi :
- Gérer son temps et ses tâches : j’utilise Notion pour organiser mes projets. J’essaie au maximum de me créer des blocs de temps (admin, créa, prospection…) – c’est ce qui me permet d’avoir de la visibilité sur ce que j’ai à faire. Peu importe l’outil ou la méthode, le plus important c’est que ça vous aide et vous convienne.
- Gérer sa capacité de charge de travail & savoir dire non : pendant longtemps, j’ai accepté des charges de travail trop importantes, surtout au début d’une mission. Résultat : surcharge, fatigue, perte de motivation… Le souci c’est que plus on se rend compte que vous êtes capable de fournir rapidement, plus ou va vous donner de la charge de travail. Hors ça ne permet pas de durer dans le temps, alors apprenez à dire non, afin de vous protéger et d’économiser votre énergie pour la suite.
- Fixer des limites claires : devis, contrats, règles de com’ (conditions de partage de votre travail), tout ça c’est la base. Gardez tout par écrit, ne négligez aucun détail – c’est important pour avancer tranquillement dans une mission et pour sécuriser la suite.
Les obstacles que j’ai rencontrés (et les leçons que j’en ai tirées)
Le freelancing, surtout quand on est jeune, n’a pas toujours été une balade tranquille. J’ai été confrontée à :
- Des situations d’intimidation ou de rivalité mal placée : il m’est arrivé en mission, d’être confrontée à des personnes plus expérimentées ou bien installées dans l’entreprise, qui semblaient mal vivre le fait que je travaille sur “leur” sujet. J’ai aussi subi des pressions ou menaces voilées, et il faut savoir vite s’en protéger.
- Le syndrome de l’imposteur : cette petite voix qui te dit que tu n’es pas légitime, que tu devrais accepter un tarif ridicule « pour l’expérience » (surtout au début) – ou bien justement qui t’empêche de prendre confiance dans ton rôle designer (rappelle toi, on a fait appel à toi, alors prend cette place légitime et prend confiance <3)
- Des conflits ou vols de travail : fun fact : on m’a déjà piqué mon travail (genre tu bosses 6 mois avec ton PM et une autre team récupère tout et se l’approprie..) – parfois ce sont ces éléments qui vont agir comme une sonnette d’alarme pour comprendre que tu n’es plus aligné.e dans ta mission.
Mais chaque difficulté m’a fait grandir :
- J’ai appris à connaître mes limites.
- À comprendre mon propre fonctionnement.
- À reconnaître ma valeur — et la défendre.
Alors, le freelancing est-il fait pour toi ?
Se lancer en freelance, c’est faire un grand saut. Ce n’est pas pour tout le monde, et c’est tout à fait normal.
Parfois c’est bien à une période donnée, parfois ça ne colle plus ensuite. Il n’y a pas de parcours “parfait” — il y a juste ton chemin, avec ses ajustements.
👉 Pose-toi les bonnes questions :
- Est-ce que j’ai besoin d’un cadre ou suis-je à l’aise avec l’autonomie ?
- Est-ce que je me sens capable de gérer à la fois la création, la relation client, l’admin ?
- Comment je vis l’incertitude, notamment financière ?
Pour conclure…
Tu feras des erreurs, et c’est très bien. Partage-les. Apprends. Corrige. Recommence. Je ne connais personne qui a tout fait bien du premier coup.
Et surtout, ose.
Ose dire non.
Ose fixer tes prix.
Ose parler de ton métier, de ton positionnement, de tes valeurs. 🌱
👉 Tu te poses la question de te lancer à ton compte (dans ou hors du design) ? Je prépare un article dédié sur ce sujet. Reste dans le coin !
Si tu veux échanger, poser une question ou partager ton expérience, ma messagerie est ouverte — je serai ravie de te lire 💬
Si tu veux me suivre sur mes réseaux 👀🩵👇

